Nicolas et le grand argentier d’après Le nouveau pari Monnaie-Terre
Dans le comté de Roseland vivait une population laborieuse. La prospérité et la convivialité régnaient. Nicolas, le cinquième fils d'un fermier venait d'atteindre sa majorité. - Il vint trouver son père et lui dit: « Père, la ferme n'a pas besoin d'une cinquième paire de bras pour continuer à prospérer. Or, on entend bien des habitants du comté regretter l'absence d'habits de fête. Aussi souhaiterais-je m'établir tisserand » . - « Bonne idée» , répondit son père. « Je peux te donner la petite grange pour y installer ton échoppe. Mais tu sais que je n'ai pas trop d'argent pour nos achats aux foires. Et il t'en faudra pas mal. Va donc voir le Grand Argentier du comté de ma part, le sieur Doré ». Ce qui fut dit fut fait. Nicolas fut tout étonné lors de son entrevue de voir le Grand Argentier si ouvert et les choses si faciles. - « Il te faut 250 écus. Tu vas les avoir. Porte ce billet au trésorier. Il va te les donner immédiatement. Bon courage, Nicolas !» . Nicolas se confondit en remerciements, mais dans le couloir il fut saisi d'un doute: « Il ne m'a fixé ni échéance de remboursements ni taux d'intérêt ». - Il revint frapper à la porte pour demander les conditions de ce prêt: « Nous ne te prêtons pas ces écus: nous te les donnons. L'équilibre de la circulation monétaire est atteint. Et il faudra un peu plus de pouvoir d'achat à nos sujets pour acheter de beaux habits. L'argent que nous te donnons pour acheter tes bois, tes laines, tes teintures, etc, va circuler par tes achats. Et l'équilibre subsistera. C'est si simple ! Va ! n
Le faux monnayeur d'après J. Galbraith
Ce matin là, un voyageur arrive au village de Poulas pour affaires. Il retient une chambre à l’hôtel et verse 300 F. d’arrhes. L’hôtelier heureux, qui devait à son menuisier une facture de ce montant va lui payer. Le menuisier qui rêvait d’un transistor pour écouter dans son atelier court chez son voisin et contre ses 3 billets de 100 F revient avec sa radio. Celui-ci heureux de sa vente imprévue le jour anniversaire de son mariage propose à son épouse de l’emmener au restaurant de l’hôtel. Les 300 F sont tombés à pic. Vers 21 h. le voyageur arrive à l’hôtel. Un imprévu l’oblige à repartir précipitamment. L’hôtelier lui rend ses 300 F. Il sort son briquet et les brûle devant lui. Ils étaient faux. n Revenir à Fables et contes économiques
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