| Quelle politique du
  logement ?   Rappelons nous de l’appel historique de l’hiver
  1954 de l’Abbé Pierre. 50 ans après des SDF (sans domicile fixe)  meurent toujours de froid dans la rue. Les
  loyers sont devenus plus chers relativement aux salaires et le marché
  immobilier s’est envolé. Pourquoi. Ce texte tend d’apporter quelques
  réponses. Nous le diviserons en 4 parties : Appel de l’abbé Pierre. 1954 1. Le marché et la nécessité 2. Le logement en IDF 3. Quelle politique du logement ?     1. Le marché immobilier et la nécessité de se
  loger    1-1.  Le
  logements, les acteurs Il convient tout d’abord d’identifier les acteurs
  qui interviennent sur le marché immobilier. Ce sont :. - les administrations publiques, l’Etat, les
  Collectivités locales, les Sociétés d’économie mixte ou les Concessions qui
  gèrent les offices d’Habitation à loyer modéré (HLM) ou à loyer moins modéré,
  ou qui  possèdent un droit de
  préemption à l’achat des biens immobiliers. - le marché proprement dit :  c’est d’abord la demande des locataires, la
  demande des acheteurs, et l’offre des propriétaires, l’offre des vendeurs,
  qui se rencontrent et se mesurent. En fait bien que le logement soit une
  nécessité, ce besoin élémentaire et premier est réglé par la loi de l’offre
  et de la demande. Cette loi permet de définir un prix au logement sous la
  forme d’une valeur marchande, valeur de rencontre des offres et des demandes,
  alors qu’il conviendrait de lui affecter une valeur d’échange, valeur
  d’utilité sociale, définie par d’autres critères. - les intermédiaires ou opérateurs du marché, ce sont les agences
  immobilières, les grands acheteurs ou propriétaires, les compagnies
  d’assurances, les notaires,  les
  banques, qui, ayant tous un avantage à tirer de ce marché immobilier tendent
  à accroître les valeurs d’échange qui en émanent. - enfin, les propriétaires résidents qui cherchent
  à se loger et les propriétaires bailleurs qui cherchent un placement.    1-2. Investissement ou spéculation. Compte tenu de ce qui vient d’être observé, du
  nombre des intervenants et parties prenantes sur ce marché, les
  investissements y subissent la pression des spéculations. Keynes, après la crise de 1929, avait défini la spéculation 
  comme l’activité qui consiste à prévoir la psychologie du marché pour tirer
  profit à la vente ou l’achat, et l’investissement comme un soutien à
  l’activité d’une entreprise dans l’espoir d’un gain futur. Ces définitions
  sont toujours justes pour le marché immobilier.. Les investissement sur ce marché consistent sans
  doute dans l’achat de biens résidentiels, mais de nombreux et importants
  intervenants comme les banques, les compagnies d’assurances  tendent à faire monter de façon
  irrationnelle la valeur de ces biens.   1.3 - Le budget logement des ménages Les tableaux ci-dessous soulignent l’évolution du
  budget logement dans le budget des ménages qui doubla quasiment de 1959 à
  2000 en passant d’environ 12 % à 24 %.   
   
 source : TEFs INSEE     Nous 
  pouvons ainsi constater  que le
  coût des logements augmentent relativement aux autres dépenses du ménages, ce
  qui tend à induire une inflation par le coût des logements. Ce risque
  inflationniste n’est pas considéré par la Banque centrale européenne  (BCE).   2. Le logement en Ile de France   2-1. L’immobilier francilien Le marché immobilier francilien, et de surcroît
  parisien, mérite ici une observation importante. En effet, c’est, en
  France,  la valeur patrimoniale, par
  excellence, qui, sur une génération (soit sur 20, 25 ans) draine le plus de
  plus value. Les autres marchés, à l’exception du marché des
  actions qui, sur le long terme, lui est supérieur, sont, en général de
  moindre rapport, et surtout beaucoup plus fluctuant. Il suffit d’observer le
  marché boursier sur 5 ans, la valeur des actions, des obligations, mais
  également de l’or, des devises, des œuvres d’art, voire de l’immobilier et du
  foncier en province). Il peut, bien évidemment  y avoir des baisses de la valeur
  immobilière (et cela s’est observé entre 1990 et 1997), mais elles sont
  lentes,  progressives,  les prix ne chutent pas en un jour, ce qui
  n’est pas le cas des autres marchés. Le marché immobilier est par conséquent
  davantage prévisible. Ceci peut s’expliquer parce que des nombreux acteurs et
  intervenants de ce marché, comme les propriétaires résidents, n’ont pas de
  biens de substitution sur lesquels se repositionner, de sorte qu’ils
  n’adhèrent pas aux mouvements mimétiques, à la vente ou à l’achat, qui
  caractérisent la spéculation sur les autres marchés.                                   Les tableaux ci-dessous  indiquent les rapports de prix des
  appartements anciens à Pairs, puis dans les grandes villes , ainsi que le
  prix des logements neufs. IL apparaît en général, et toutes choses égales
  par ailleurs, que le rapport de la location à l’achat évolue autour e 5%.   
 sources : Insee,  des notaires de Paris  http://www.paris.notaires.fr/   
 source : L’adresse, revue et agences
  immobilières, mars 2004   
 source : Chambres des notaires de Paris (mars
  2004)   Selon Jean-Yves Manot, adjoint au maire de
  Paris en charge du logement, de nombreux immeubles sont rachetés en bloc à
  Paris par des fonds d’investissement pour être revenus à la découpe. Dans ce
  type d’opération, 40 % des occupants achètent et 60 % partent, quittent
  Paris, incapables de retrouver la même surface dans la capitale. Depuis 1997,
  30.000 logements, notamment dans le centre et l’ouest de Pris, sont sortis du
  parc locatif au travers d’opérations spéculatives faites majoritairement par
  des fonds américains (Goldman Sachs, Westbrook). Ils achètent des immeubles,
  les revendent en appartements et empochent les plus values. Ils vident Paris
  de ses classes moyennes. D’après Patrick Wallut, président de la
  Chambre des notaires de Paris, des investisseurs institutionnels se
  recentrent sur les bureaux et se délestent des parcs de logements. Les plus
  values de ce type d’opérations atteignent les 90 %.  Il y aurait à Paris un million de logements
  dont 70 % sont loués. Aussi, la ville de Paris tente de racheter des lots
  pour permettre aux classes moyennes de rester.   Cependant, Paris risque de devenir comme
  « Londres dont le maire travailliste « rouge »  Ken
  Livingstone » mise également sur l’immigration caviar russe qui achète des
  appartements luxueux (Paris Match n°2774, 17 mai 2004).   2-2. Particularismes franciliens Le surcoût qui s’observe à Paris et en Ile de
  France a des raisons très anciennes. Paris et sa région sont au cœur des centralismes
  historique et administratif français. C’est à Paris naturellement que les
  grandes sociétés installèrent également leur siège social. 50 ans
  d’aménagement du territoire n’ont pas encore changé ces habitudes.. La production et le niveau de vie parisiens sont,
  par ailleurs, plus élevés que ceux du reste de la France. En fait, 8 régions
  couvrent les 2/3 du PIB national., soit l’Ile de France avec  28 %, le Rhône Alpes avec 10 %, la Provence
  Côte d’azur (Paca) avec 7 %, le Nord Pas de Calais (NPdC) et les Pays de
  Loire avec chacun 5 %,  puis
  l’Aquitaine, la Bretagne et le Midi Pyrénées avec 4 %. En 2000, le PIB par habitant d’Ile de France
  s’élevait à 35946 euros contre une moyenne de 20580 euros pour les autres
  régions. ( source :Insee 1e
  n°800 août 2001)   2-3. Le mal-être francilien La concentration économique et démographique de
  Paris et de l’Ile de France engendre évidemment un certain mal-être des
  résidents. - Tout d’abord, comme partout, l’activité
  économique s’est concentrée au fil du temps.  Le prix des logements augmenta d’autant, puis
  l’automobile permit à salariés de résider plus loin de leur lieu de travail,
  avec plus d’espace et moins cher. Mais en contrepartie, la durée de trajet
  entre leur résidence et leur lieu de travail s’est rallongée. Cette nuisance
  est très visible en Ile de France.  -  La
  concentration démographique, bien qu’elle ne soit pas uniforme dans tous les
  arrondissements parisiens, est très importante: (12,5 millions environ
  d’habitants en Ile de France, 2 millions à Paris, 20.000 habitants pas km2
  et implique également des nuisances de voisinage, de sécurité et de
  pollution. - Enfin, peut-on recenser les besoins insatisfaits
  des populations dans les grandes villes, notamment Paris ? Ces besoins peuvent ainsi être exprimés : « Manger et se vêtir ne pose pas de problème,
  et quand cela se produit, une mauvaise répartition des ressources en est la
  cause, et non la pénurie ».   - être logé, et si on  l’est, mieux logé, moins mal, - avoir davantage de place pour recevoir ses amis,
  qu’ils puissent garer leurs voitures à proximité, - être servi avec plus d’efficacité, que le
  quartier possède des commerces de proximité, - trouver également à proximité, pour les enfants,
  des crèches, des écoles non surchargées, des lieux de jeux, et pour tous, des
  lieux de rencontres amicales, de pratiques artistiques et sportives. - un environnement qui ne soit pas trop pollué, - moins gaspiller son temps en trajets quotidiens, - pouvoir se soigner sans devoir se déplacer dans
  un autre quartier, voire ville ou région, - à un âge avancé, pouvoir trouver une aide et des
  soutiens, notamment quand les enfants sont éloignés. - que la sécurité soit assurée » [1][1]   3. Quelle
  politique du logement ?   3-1.
  L’Avenir parisien avec le Plan local d’urbanisme PLU) sur 20 ans. Selon le projet de Plan
  local d’urbanisme de 2004, des initiatives municipales tendront à l’avenir à
  réguler :  - le déplacement et le
  stationnement dans Paris : Particularité
  parisienne, une famille sur 2, à Paris, n’a pas de voiture. Les mesures
  envisagées entendent limiter la circulation automobile et aménager des voies
  pour les transports en commun et la marche à pied. Le Plan d’Occupation des
  Sols (POS) impose, certes, de prévoir des places de stationnement lors de
  constructions nouvelles, mais le nouveau plan d’urbanisme entend imposer
  seulement 1 stationnement pour 2 logements construits, et ne prévoit aucune
  obligation de place de stationnement lors de la construction de bureaux,
  commerces et grands équipements. - l’implantation de
  logements : 
  Paris compte 2 millions d’habitants pour 105 Km 2, soit
  20.000 h/km2, c’est une ville très dense. Le PLU imposera aussi la
  réalisation de 25 % de logements sociaux dans tous les nouveaux
  programmes  comme l’exige la loi dite
  de Sauvegarde et de Renouvellement Urbain. - l’implantation de commerces :  Paris, comme toutes les autres grandes
  villes souffre d’une diminution de commerces de proximité. Certains quartiers
  deviennent des, zones de mono-activités dédiées à l’habillement, à
  l’informatique, ce qui peut nuire à leur convivialité et à leur richesse.
  Aussi le PLU entend protéger, d’une part, les boutiques existantes, et
  d’autre part, soutenir l’instauration de boutiques enrichissant la pluri
  activité des quartiers. - la création
  d’emplois : 
  Paris perd ses emplois. Ce sont dans les quartiers du nord est et sud
  de Paris que les taux d’emplois sont les plus faibles. Le PLU entend donc y
  permettre la construction de bureaux et de locaux professionnels, afin d’y
  encourager l’emploi. - la création de
  nouveaux quartiers Enfin, le PLU envisage la construction
  d’immeubles sur quelques quartiers peu construits et animés, principalement
  près du périphérique.     3-2. Le Prêt
  Paris Logement  (PPL) Le prêt Paris logement est un  prêt complémentaire à taux 0 issu d’une
  convention entre la ville de Paris et secteur bancaire en 2004. C’est un
  produit d’appel, ce prêt ne doit pas dépasser la moitié du prix de
  l’acquisition. Toutefois de nombreuses conditions d’accès rendent
  ce prêt peu ouvert aux parisiens. Il permet d’emprunter 22.000 euros sans
  intérêt pour une personne seule et 
  36.000 euros pour un ménage avec ou sans enfant. Pour En bénéficier,
  il faut être âgé de moins de 35 ans, 
  être locataire, avoir des revenus mensuels du ménage qui n’excèdent
  pas 2558 euros par mois, et… être agents de la ville de Paris ou du
  Département.  2000 personnes pourraient
  ainsi en bénéficier. Il s’agit, avec le PPL de permettre l’accès aux
  logement à Paris des classes moyennes, de freiner le flux migratoire vers la
  banlieue, et de contrer les effets des ventes d’immeubles d’habitation par
  lots.30.000 logements locatifs auraient ainsi été vendus en 5 ans), et le
  coût élevé actuel des logements.   Il s’agit également d’augmenter la mobilité du
  parc social (HLM)  particulièrement
  faible car le marché immobilier pratique des prix prohibitifs pour de
  nombreux parisiens. Le PPL semble cependant n’être qu’une d’eau dans
  un océan, l’offre de logement sociaux à Paris est de 12.000 logements par
  année, alors que la demande s’élève à 
  96.000 soit  rapport de 1 / 8.    3. 3- Nécessité d’une régulation Le problème du prix des logements est
  international, car la spéculation sur l’immobilier est internationale. Si les
  rémunérations dans la Silicon Valley (Etats-Unis) sont parmi les plus élevées
  du monde, il est notoire qu’un certain nombre de personnes en bénéficiant
  sont quand même SDF. En Espagne, en 2003, la hausse de l’immobilier fut
  de17,3 %. D’une façon générale, en France, les loyers ont
  augmenté de 80 % en 14 ans de 1990 à 2004 alors que les revenus n’ont
  augmenté que de 20 %. En fait, si nous désirons maintenir la cohésion
  sociale dans notre pays, il importe d’accroître la régulation politique
  du bas du marché comme du au haut du marché immobilier, à l’achat comme à la
  location. En France, 3,1465 millions de personnes, dont
  86.500 SDF, connaissant une problématique forte de mal logement  A Paris, 110.000 personnes sont demandeurs de
  logements à Paris et il y a 130.000 logements vides. L’Ordonnance de 1945 qui autorise la réquisition
  des logements vides est souvent évoquée lorsqu’un homme politique quelconque
  se lance dans l’effet d’annonce, mais l’importance des groupes de pression
  est telle que son application serait bien difficile. Le financement des logements par les budgets
  publics se heurte d’autre part aux principes budgétaires d’équilibre et
  d’annualité alors qu’en la matière, la dimension du moyen et du long terme
  des investissements semble indispensable. Il y a donc toujours inadaptation
  entre l’offre et la demande Des textes de lois sont venus ces dernières années
  réglementer les politiques publiques en matière de logements,  en 1990, avec la loi Besson, en 1998 :
  avec la loi du 13 décembre 2000 dite de solidarité et de renouvellement
  urbains (SRU). Elle impose dans son article 55  aux communes d’une agglomération  20 % de logements sociaux. Mais en 2003, on
  dénombre 750.000 personnes sans toit.  Dans les faits, entre 1999 et 2002, l’offre de logements sociaux a diminué de 40.000 car il y a peu de rotation dans les parcs immobiliers sociaux (sources : INSEE Populations 1995, SDP 2001, Sénat.) 
 3.4- Quelles
  sont les propositions de régulation émanant des associations en 2004 ? Je reprends ici celles
  émanant de la Fondation Abbé Pierre : - accroître l’offre de logements :la
  production d’une offre de logements locatifs aux loyers accessibles implique
  une offre nouvelle nette, c’est-à-dire hors démolition et vente HLM, de
  80.000 logements l’an. - sauvegarder les circuits de financement
  traditionnel de l’épargne logement et du Livret A,  - Instaurer un cautionnement de
  solidarité :  les propriétaires de
  plus de 4 logements  pourraient
  proposer  un loyer social contre une
  défiscalisation de 20 % de leur parc immobilier. - Sauvegarder l’intérêt d’un parc privé à loyer
  modeste issu de la loi de 1948 vers un parc conventionné. - Enfin, faire raire respecter les lois : loi
  de solidarité et de renouvellement urbains 
  du 13 décembre 2000, qui impose 20 % de logement sociaux,  loi du 9 juillet 2000 qui impose aux
  départements d’adopter un schéma d’accueil des gens du voyage et d’instaurer
  des aires d’accueil dans les villes de plus de 5000 habitants, loi du 30
  juillet 1998 contre les exclusions, 
  qui soutient l’accès au fonds de solidarité, et prévoit
  l’accroissement de l’offre de logements, et loi du 31 mai 1990 qui vise la
  mise en œuvre du droit au logement.   3.5 - Les
  aides budgétaires publiques au logement Selon les comptes du logement 2001, les aides
  budgétaires actuelles s’élevaient à environ 25 milliards d’euros, soit 1,75 %
  du PIB ou 6,20 % de l’impôt public (Etat et Collectivités locales) en 2000. Elles se décomposent des : - aides aux consommateurs  avec le PAP (prêt
  à l’accession à la propriété), l’APL (aide personnalisée au logement), (ALS +
  ALF = AL) (allocation logement à caractère social + allocation logement à
  caractère familial = allocation logement), et le FSL (fonds social pour le
  logement) et l’ALT (aide au logement temporaire). - aides aux producteurs : avec les PLA (prêts
  locatifs aidés), le PLUS (prêt locatif à usage social), la PALULOS (prime à
  l’aménagement des logements à usage locatif et à caractère social, et la part
  de l’Etat à l’exonération de la TFBP (taxe foncière pour terrain bâti).   3.6 - Mais
  la régulation doit être plus importante. Il importe évidemment d’apprendre à maîtriser
  notre économie résidentielle. Il convient à cette fin de: définir un seuil
  acceptable de densité de population au km2. Paris en a 20.000,
  nous l’avons vu, Le Caire (Egypte) atteint dans certains quartiers les 40.000
  habitants au km2. , alors que la Silicon Valley possède 2000
  habitants au km2. Mais surtout, puisque le logement, et qui plus
  est, le logement décent, est une nécessité humaine, il faut rapprocher sa
  valeur d’échange de sa valeur d’usage et affirmer son utilité sociale. A
  cette fin, une régulation publique et de long terme doit être mise en œuvre. Cependant, les investissements publics qui sont
  nécessaires à cette régulation ne peuvent provenir ni de l’impôt, qui, d’une
  part, retire aux uns pour donner aux autres, et d’autre part a des limites
  acceptables vite atteintes,, ni de l’emprunt qui enrichit surtout les
  créanciers au détriment de l’ensemble de la population, et notamment des plus
  démunis. Ils doivent être financés par une politique monétaire active et
  expansive car, puisque de nouveaux logements comme des logements restaurés
  augmentent la valeur du patrimoine nationale, du capital national,  ils doivent, jusqu’à leur démolition ou
  dévalorisation,  trouver une
  contrepartie monétaire quasi permanente.  Rappelons, par exemple, que de 1984 à 2000, le
  pouvoir d’achat du franc, calculé par l’INSEE, a été divisé par 1,4 tandis
  que le SMIC était multiplié par 1,7. Dans le même temps, la consommation
  associée au logement, telle qu’elle est calculée par le ministère de
  l’équipement, a été multipliée par 2, ce qui dépasse l’augmentation du SMIC.
  Cette augmentation est évidemment causée par des rentes qui viennent se
  grever sur ce prix. Or, cette inflation du prix de l’immobilier n’apparaît
  pas dans ce que la BCE appelle les piliers de la monnaie (c’est-à-dire la
  masse monétaire, l’ évolution des prix et de la production, les taux de
  change, la balance des paiements, les marchés financiers et le marché du
  travail).  En fait, cette inflation  spéculative ne peut être éradiquée que par
  une coopération  très active entre la
  Banque centrale et les pouvoirs publics. En l’occurrence, la Banque centrale
  ne doit plus se décharger sur les Etats du coût de la création monétaire pour
  préparer le très long terme et accroître le capital communautaire.. Elle doit
  avoir pour mission de financer sans intérêt les investissements publics
  durables à moyen et long terme, d’autant que ceux-ci sont eux les vrais
  piliers de la monnaie puisqu’ils accroissent les patrimoines nationaux. Il
  importe de rendre aux exécutifs européens le 
  pouvoir monétaire qui est, en l’occurrence,  éminemment politique.. Quels seront alors 
  les investissements éligibles à ces financements ? Nous retenons trois grandes catégories
  d’investissements éligibles 1: les valorisations de
  territoire, les aménagements résidentiels et le logement, le capital humain ,
  intercommunications à distance, éducation, recherche. Quels sont les ordres de grandeur actuels des
  investissements nécessaires ? Les besoins actuels peuvent s’estimer à 30
  milliards d’euros. Mais on peut ramener à 22 milliards d’euros la dépense qui
  justifierait un financement par création monétaire de la Banque centrale,
  soit un budget équivalent à 2,5 % du PIB que nous suggérons de financer par
  création monétaire directe de la Banque centrale. Par comparaison, une récente convention passée
  entre la Caisse des Dépôts et le ministère de la ville et de la cohésion
  sociale en mai 2004 va permettre de prêter 550 millions  jusqu’en 2008 aux collectivités locales
  afin de soutenir des actions de rénovation urbaine et les OHLM.  Ce demi milliard sera financé sur des fonds
  d’épargne (Livret A, Bleu, Codevi). 
  Les besoins sont 50 fois plus importants.   Janpier Dutrieux, le 26 mai 2004     revenir
  à Economies alternatives et solidaires                                                                               |                                 Appel
   de
  l’Abbé Pierre - 1954   « Mes
  amis, au secours !   Une
  femme vient de mourir, gelée, cette nuit à trois heures sur le trottoir du
  boulevard Sébastopol, serrant sur elle le papier par lequel, avant-hier, on
  l’avait expulsée. Chaque
  nuit, ils sont plus de deux mille recroquevillés sous le gel, à la rue, sans
  toit, sans pain, plus d’un presque nu. Devant
  tant d’horreur, les cités d’urgence, ce n’est même plus assez urgent.   Ecoutez
  moi. En trois heures, deux premiers centre de dépannage viennent de se
  créer : l’un au pied du Panthéon, rue de la Montagne Sainte Geneviève,
  l’autre à Courbevoie. Ils regorgent déjà, il faut en ouvrir partout. Il faut
  que ce soir même, dans toutes les villes de France, dans chaque quartier de
  Paris, des pancartes s’accrochent sous une lumière dans la nuit, à la porte
  des lieux où il y ait couverture, paille, soupe, et où on lise sous ce titre
  « Centre Fraternel de dépannage », ces simples mots : « Toi
  qui souffres, qui que tu sois, entre, dors, mange, reprends espoir, ici, on
  t’aime. » La
  météo annonce un mois entier de gelées terribles. Tant que dure l’hiver, que
  ces centres subsistent. Devant leurs frères mourant de misère, une seule
  « opinion » doit exister entre hommes : la volonté de rendre
  impossible que cela dure. Je
  vous en prie, aimons-nous assez tout de suite pour faire cela ! Que tant
  de douleur nous ait rendu cette chose merveilleuse : l’Ame commune de la
  France. Merci ! Merci ! »   Abbé Pierre                                                                                                                                                                                         | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
 
 

[1][1]
- extraits de La prospérité viendra demain de l’économie locale, Jean de la
Salle, l’Harmattan 2000.