Cachez moi ces “salauds de pauvres” [1]

que je ne saurais voir !

 

 

Nous avons déjà évoqué ici la multiplication des situations de pauvreté monétaire des ménages, dont certains ne bénéficiaient d’aucun secours, à l’origine de la création des minima sociaux palliatifs et conditionnels.

On sait que ces aides spécifiques apportées aux populations pauvres comme les lois qui résultèrent du système de Speenhamland  furent, de tout temps, l’objet de nombreuses controverses. Polanyi  considérait que ces  minima sociaux  permettaient de préserver  le modèle économique traditionnel de la société rurale au détriment de la création d’un véritable marché du travail dans l’Angleterre du XVIIIe  siècle. Ces lois auraient ainsi retardé l’instauration d’un marché du travail concurrentiel du travail et incitèrent les employeurs à faire baisser les salaires au-dessous du seuil de subsistance. Les détracteurs de ce système considèrent qu’il empêcha ou ralentit la prolétarisation du petit peuple, interdisant la constitution d’une classe ouvrière moderne, mais constituait une  tentative, inefficace et maladroite  et vouée à l’échec pour maintenir un ordre rural traditionnel en face de l’économie de marché

 

Le système de Speenhamland. En Angleterre, à partir de 1795, les tribunaux avaient élaboré des jurisprudences qui entravaient l’application du libéralisme et protégeaient les ouvriers des conséquences de la loi de l’offre et de la demande sur le marché du travail. Ce système de protection sociale, appelé système de Speenhamland, (d’après le nom du village où il fut d’abord instauré) par Karl Polanyi [2] était inspiré de coutumes anciennes et s’inscrivait dans le cadre des lois sur les pauvres (poor laws). Il distribuait aux pauvres un complément de ressources sous forme d’allocation en espèces indexée sur le prix du blé. Ce système se maintint jusqu’en 1834.

 

Pauvreté des travailleurs et pauvreté des ménages

 

Ces minima sociaux n’ont cependant pas empéché l’émergence des travailleurs pauvres. En revanche, ils tendent à ralentir, voire suspendre, la reprise d’un emploi. Perversité d’un système qu’il convenait de combattre. Réalisation tentée avec plus ou moins de pertinence. 

On rappellera tout d’abord qu’un travailleur est réputé pauvre, toutes choses égales par ailleurs, quand ses revenus du travail sont inférieurs à 50 % (selon la norme française) ou 60 % (selon la norme européenne) du revenu du travail médian de la population observée.   Un revenu est médian quand  une moitié de la population perçoit un revenu inférieur et l’autre moitié un revenu supérieur.

Les travailleurs pauvres, sont au sens du Comité de protection sociale européen, “des personnes vivant dans un ménage pauvre au sens monétaire et relatif du terme, c’est-à-dire un ménage dont le revenu par unité de consommation est inférieur à 60 % du revenu médian national. Ils doivent avoir été en emploi plus de la moitié de l’année précédente, soit au moins sept mois”. Le tableau suivant souligne les écarts qui résultent des taux de pauvreté des travailleurs et des taux de pauvreté des ménages dans quelques pays de l’Union européenne en 2001 [3].

 

Taux de pauvreté et seuils de pauvreté en 2001 en Europe

 

Taux de pauvreté des travailleurs

Taux de pauvreté des ménages

Seuils annuels par ménage (en euros PPA)

Un Europ

7

15

8250

Allemagne.

5

11

9490

Espagne

10

19

6530

France

8

15

8770

Italie

10

19

7040

P. Bas

7

11

8310

Roy- Uni

6

18

8990

Source : Eurostat, Centre d’études de l’emploi, étude citée.

 

Néanmoins, en France, tous les travailleurs gagnant moins que ce seuil ne sont pas considérés comme pauvres s’ils vivent dans des types de ménages ou connaissent une situation familiale qui ne les exposent pas à la pauvreté.

L’apparition de cette nouvelle catégorie de travailleurs, ultime conséquence de la diminution des revenus du travail depuis 1970, révèla les limites des minima sociaux traditionnels. Par exemple, en France, le revenu minimum d’insertion (RMI) est un minimum social garanti dont le montant décroit à mesure que le revenu d’activité croît jusqu’à ce qu’il l’épuise.

 

Un revenu différentiel : le RMI.  Le Revenu minimum d’insertion (RMI) fut créé en 1989 sous le gouvernement de Michel Rocard et financé par les départements. Attribué aux personnes de plus de 25 ans,  il s’agit d’un revenu différentiel, c’est-à-dire égal à la différence entre son montant maximum (dépendant de la composition du ménage) et l’ensemble des autres revenus perçus par le ménage. Il ouvrit des droits comme l’accès à la Couverture Maladie Généralisée (CMU) et divers dégrèvements et réductions. En contrepartie, il ouvrit également des obligations notamment celle de conclure un contrat d’insertion  dans les mois qui suivent.

 

Ainsi, avec un RMI alloué à un actif inoccupé  (sans emploi) de 100, le RMI alloué à un actif occupé (en emploi) dont le revenu d’activité en atteint les deux tiers n’en perçoit que le tiers restant. Il s’épuise quand le revenu d’activité perçu en atteint un montant identique. Assurées qu’elles étaient de percevoir un montant identique au RMI, qu’elles soient sans emploi ou en emploi, les populations éligibles à l’allocation du RMI, n’avaient, en conséquence, aucun avantage monétaire à chercher et à accepter un emploi dont le revenu, fonction du taux salarial et de la durée du temps de travail, lui était inférieur. En revanche, elles y trouvaient de nouvelles charges (transport, garde des enfants...) Ces populations pouvaient ainsi rapidement se désocialiser et perdre une partie du capital humain acquis, rendant de plus en plus complexe le retour à l’emploi. Elles s‘installaient ainsi durablement dans  l’inactivité et la pauvreté.  Ce type de  situation pénalise la recherche d’emploi. On parle ici de trappes à inactivité et de pauvreté.

 

Trappes à inactivité, chômage, pauvreté. Une trappe à inactivité est une situation qui réduit ou annule l’incitation financière d’un agent à entrer sur le marché du travail. La trappe à pauvreté est une situation dans laquelle l’augmentation des revenus du travail est annulée par des effets de seuil [4] qui maintient son bénéficiaire sous le seuil de pauvreté. La trappe à chômage est, en revanche, une situation dans laquelle les indemnités de chômage n’incitent pas à reprendre un emploi.

 

Le RSA, un nouvel impôt négatif

 

Il convenait en conséquence d’accorder un avantage monétaire relatif aux populations éligibles à l’allocation du RMI et occupant un emploi. C’est donc afin de combattre ces trappes à inactivité et à chômage que sera instauré dès 2009 sur la proposition de Martin  Hirsch, Haut commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté, le revenu de solidarité active (RSA).. Toutefois, si le RSA tend à inciter ses bénéficiaires à retrouver un emploi en lui accordant un avantage monétaire, il ne réduira que marginalement la pauvreté. Cet objectif aurait nécessité une approche et une ambition différentes. En effet, le RSA se substitue au RMI et à l’API (Allocation de Parent Isolé) et va permettre d’augmenter le revenu des ménages où vit un travailleur pauvre (7 % des ménages en 2008) en augmentant graduellement ses revenus.

 

Principe : Le RSA est un minima social, inspiré de l’impôt négatif, qui se substitue au RMI et à l’API et couvre la Prime pour l’emploi. Le RSA à temps plein, équivalent au RMI, sera perçu par les personnes actives  de plus de 25 ans sans emploi. Le RSA à taux dégressif, égal au RSA à taux plein diminué de 38 % du revenu du travail perçu, sera perçu par les personnes actives de plus de 25 ans en emploi, jusqu’à un plafond du revenu total de 1,04 SMIC.

 

 C’est une incitation monétaire au retour à l’emploi (ou à l’occupation d’un emploi) qui a pour objectif d’assurer l’augmentation des ressources d’une personne bénéficiaire d’un minimum social qui prend ou reprend un travail, exerce ou accroît son activité. Il lui permet d’espérer des hausses futures de revenu liées à l’expérience professionnelle et à la qualification.

Son taux plein et identique au montant du RMI (soit 447,91 euros par mois pour une personne seule en 2008), alors que le seuil de pauvreté est proche de 700 euros calculé sur la base de 50 % du revenu médian (estimé à 681 euros en 2005) ou 900 euros calculé sur la base de 60 % (estimé à 817 euros à 60 %).

 

SMIC mensuel net 2008 : 1037 euros

RMI 2008 = 447,91 euros pour une personne seule

Revenu Médian 2005 : personne seule : 1362 euros

Seuil de pauvreté à 50 % RM : 681 euros

Seuil de pauvreté à 60 % RM : 817 euros

 

Le RSA ne peut donc supprimer la pauvreté monétaire, il ne peut en supprimer qu’une proportion marginale (1). Il peut, en revanche, encourager le développement du temps partiel subventionné, ce qui revient à faire financer par l’Etat l’emploi privé (2). Enfin, son instauration occulte la diminution de valeur des minima sociaux depuis 2002 relativement au revenu médian, au SMIC, et aux principaux indicateurs de revenus (3).

 

1) Le RSA ne peut supprimer la pauvreté monétaire.

Le montant du RSA (taux plein) est identique à celui du RMI (soit 447,91 euros en 2008). Le seuil de pauvreté pour une personne seule calculé à 50 % ou 60 % du revenu médian était respectiviement égal à 681 euros et 817 euros en 2005, et évolue autour de 700 et 900 euros en 2008.

Le calcul du revenu disponible d’un bénéficiaire du RSA, peuut s’écrire, qu’il soit en emploi ou sans emploi :

100 % Revenu du travail + 100 % RSA – 38 % Revenu du travail  = 62 %  Revenu du travail +  100 % RSA

On en déduit que :

Tous les bénéficiaires d’un RSA dont les revenus du travail n’excéderont pas a) : 406,4 euros par mois (soit 40 % de 1037 euros, montant du SMIC net 2008) ou b) : 729 euros (71 % du SMIC 2008) [5] seront sous le seuil de pauvreté monétaire estimé à 50 % et 60 % du revenu médian.

On en conclut que, malgré le RSA, totu salarié à mi temps rémunéré au SMIC restera un travailleur pauvre sous le seuil de pauvreté. Selon Denis Clerc [6], seul 0,8 % de la population des 13,2 % des ménages réputés pauvres poura se hisser, avec le mécanisme du RSA, au dessus du seuil de pauvreté.

Le RSA ne réduira donc la pauvreté que de 6 %....

 

2) Le RSA revient à faire financer par l’Etat les bas salaires.

La fraction de réduction du revenu du travail influence la valeur du RSA alloué. Plus cette fraction sera basse, plus le revenu total des bénéficiaires du RSA sera élevé. En revanche, plus cette fraction sera élevée, plus le revenu total sera bas.

Le gouvernement a retenu un taux de réduction du RSA égal à 38 % des revenus du travail perçus. Des taux de réduction inférieurs auraient certes élevé le revenu total reçu par les bénéficiaires du RSA . Mais surtout ils auraient mécaniquement élevé le plafond du revenu du travail au dessous duquel  RSA est attribuable, et donc augmenté le nombre des populations éligibles. Inversement, des taux supérieurs au taux retenu aurait diminué le plafond du revenu du travail au dessous duquel le RSA est attribuable, et diminué le nombre des populations éligibles.

Le tableau suivant présente les limites supérieures des revenus du travail au dessous desquels le RSA pourrait être attribué avec des taux de réduction inférieur et supérieur au taux retenu de 38 %. Par exemple 25 % et 50 %.

 

Le principe dégressif du revenu de solidarité active. 

Le RSA s’ajoute au revenu d’activité diminué d’une fraction de celui-ci (avec une (hypothèse d’un RSA intégral de 448 euros)

Revenu du travail

RSA

Revenu total

Avec un taux de réduction de 25 %

0

448 – (25 %x 0) = 448

0 + 448

1792

448 – (25 % x 1792) = 0

1792 + 0

Avec un taux de réduction de 38 %

0

448 – (38 % x 0) = 0

0 + 448

1179

448 + (38 % + 1179) = 0

1179 + 0

Avec un taux de réduction de 50 %

0

448 + (50 % x 0) = 0

0 + 448

896

448 + (50 % + 896) = 0

896 + 0

 

On s’aperçoit ainsi qu’avec un taux de réduction du revenu du travail de 25 %, l’allocation du RSA s’éteindrait avec un revenu du travail équivalent à  1792 euros, soit 1,72 % SMIC net à temps complet 2008, à 38 %, il s’éteint à 1179 euros, soit 1,13  SMIC et à 50 %, il s’éteindrait à 0,86 SMIC.

On en déduit qu’avec un RSA auquel on applique un taux de réduction de 38 % des revenus du travail, tous les revenus du travail inférieurs à 1179 euros seront bonifiés par l’Etat.

Il s’agit donc d’un encouragement et d’une incitation donnés aux entreprises d’offrir des emplois qui, par leur durée du temps de travail et le taux horaire, n’excèdent pas 1179 euros.

Un autre effet pervers du RSA peut également être d’inciter employeurs et employés à ne déclarer qu’un revenu inférieur ou égal à ce revenu maximal du travail afin que l’employé en bénéfice  et que l’employeur soit exempt de charges sur le revenu et les heures non déclarés.

 

3) Le RSA occulte la relégation des minima sociaux et l’accentuation des écarts sociaux qui en résulte.

Au 1er janvier 2000,  l’Allocation Adulte Handicapé (AAH) était fixée à 3576 francs (545 euros) et le seuil de pauvreté (défini à 50 %) à 3800 francs (580 euros)), soit un rapport de 0,93/1. Au 1er janvier 2008, le montant de l’AAH était de 628 euros et le seuil de pauvreté dépasserait les 800 euros, soit un rapport de 0,78/1. Le décrochage est patent.

Selon Jean Gadrey [7], pour une personne seule, le RMI représentait 34,9 % du revenu médian en 1990, 32,1 % en 2002 et 30,1 % en 2007 ; le minimum vieillesse en couvrait 48,7 % en 1990, 45,1 % en 2002 et 42,5 % en 2007. La base mensuelle des allocations familiales  en couvrait  31,1 % en 1990, 26,9 % en 2002 et 25,4 % en 2007.

 

Pour nous résumer, on peut dire que le RSA sortira de la pauvreté un peu moins d’une personne sur dix, mais créera des trappes à bas salaires alors que la stagnation relative des minima sociaux a déjà créé des trappes à exclusion.

 

Dépasser la critique et faire évoluer l’existant.

 

Le coût social du RSA est estimé à 4,3 milliards d’euros financés en partie par les montants précédemment utilisés pour le RMI et l’API,  et par une taxe de 1,1 % sur les revenus du  patrimoine  et les placements financiers, à hauteur de 1,5 milliard, au départ.

Or, en laissant dériver de nombreux minima sociaux depuis 2002, l’Etat a réalisé de substantielles économies supérieures au 1,5 milliard d’euros nécessaire à ce complément de financement du RSA. Jean Gadrey note que l’Etat a réalisé en 2007 une économie de 400 millions d’euros en laissant dériver le RMI du revenu médian, auquel il convient d’ajouter celles qui proviennent du décrochage des autres minima sociaux, du minimum contributif accordé aux très petites retraites, et des prestations familiales. Ensemble qui, sans tenir compte des économies liées aux franchises médicales, excèdent ce 1,5 milliard.  Comme ces économies ne furent pas utilisées au financement de ce 1,5 milliard de complément, on aimerait en connaître l’utilisation.

 

Par ailleurs, Denis Clerc souligne qu’il aurait été préférable d’appliquer le mécanisme du RSA à partir d’un emploi à tiers temps et non à partir de la première heure travaillée. Ce plancher de la durée du travail aurait pu, selon lui,  moraliser le marché du travail, autrement dit les employeurs et les employés potentiels. Il aurait alors fallu, à partir d’un tiers temps (345 euros pour un SMIC 2008 à 33,3 %) allouer un RSA toujours équivalent au RMI (448 euros)  mais avec une moindre dégressivité. Or, nous avons vu précédemment que plus le taux de dégressivité du revenu du travail appliqué au RSA est faible, plus celui-ci s’éteint avec un revenu élevé. Dans notre exemple précédent, un taux de dégressivité de 25 % éteint l’allocation du RSA avec un revenu du travail de 1792 euros, revenu supérieur au revenu médian. On devine les effets de seuil que ces taux bas généreraient sur le marché de l’emploi.

Une autre solution consisterait à  relever le RSA à taux plein en augmentant le taux de dégressivité. Par exemple un montant à taux plein égal au seuil de pauvreté (entre 700 et 800 euros) assorti d’un taux de dégressivité qui l’éteindrait au revenu médian ou un peu en dessous. Mais ce mécanisme serait naturellement très coûteux et générerait également des effets de seuil.

On s’aperçoit ici que les principes redistributif (financé par l’impôt) et conditionnel (sous plafond de ressources, handicapé, parent isolé, etc) des minima sociaux et autres impôts négatifs ont des limites et des effets de seuil au-delà desquels les inconvénients excèdent les avantages.

Admettons cependant qu’il s’agisse d’un premier pas destiné à réduire la dispersion des revenus. On sait d’ailleurs que l’idée d’un dividende universel est dans les couloirs du Gouvernement depuis qu’il fut défendu par Christine Boutin.

Enfin, nos lecteurs connaissent notre proposition de dividende familial financé par un crédit social de la Banque centrale qui implique une réforme de la distribution du crédit. Thèse révolutionnaire sans doute. La crise financière des subprimes qui n’en finit pas de placer ses métastases sur nos économies confirme cependant son opportunité.     

Tous les gouvernements et les partis politiques refusent pour l’instant d’arrêter le développement de ces crises et les distorsions de distribution des revenus en s’attaquant à la racine du mal (la création monétaire par des institutions privées commerciales), au nom du maintien du modèle contemporain de répartition des richesses. Les peuples accepteront-ils longtemps l’accroissement des écarts sociaux et la déstabilisation des sociétés par les crises financières jusqu’à leur disparition ? De nouvelles forces et modèles se lèveront-ils alors ? Serons-nous de ceux-là ?

 

Janpier Dutrieux

 

[1] - Référence à la réplique de Jean Gabin dans le film de Claude Autant-Lara d’après Marcel Aymé La traversée de Paris. Salauds de pauvres est également le titre de l’ouvrage (Gutenberg 2006) fondateur de l’association Salauds de Pauvres de Jacques Deroo, directeur des Chalets de l’espoir (Ivry sur Seine). http://www.salaudsdepauvres.com/ -

2 - Karl Polanyi, économiste d’origine hongroise (1896-1964)  La Grande transformation,(1944)  Gallimard, 1983, p.114.

3 - On notera qu’une récente étude constate que dans les pays nordiques (Finlande, Suède), la protection sociale assure une redistribution sociale plus importante. Mais « dans les pays du sud de l’Europe, la protection sociale s’étant généralisée plus tardivement, notamment à cause de l’importance des solidarités familiales, les transferts sociaux (hors pensions) restent d’un niveau très faible et sont donc globalement très peu redistributifs » (Connaissance de l’emploi, Centre d’études emplois n°36, nov. 2006). Autrement dit, le déclin tardif des solidarités familiales dans les pays du Sud de l’Europe n’a pas incité les pouvoirs publics à organiser une solidarité d’Etat.

4 - On appelle seuil le niveau d’une variable (ou d’une certaine valeur) au-delà duquel des anomalies – ou effets de seuil - se développent. En fonction des cas de figure, on recherchera ou évitera ces effets de seuil.

5 - Soit le montant du seuil de pauvreté - le montant du RSA taux plein arrondi à 448 euros = solde représentant 62 % du salaire versé x par 100/62.

a) 700 – 448 = 252 x 100/62 = 406,4

b) 900 – 448 = 452 x 100/62 = 729

6 -  Denis Clerc, membre de la Commission présidée par Martin Hirsch en 2005 sur le RSA, Alternatives économiques n°272, sept. 2008.

7 - Jean Gadrey, Observatoire des inégalités.

 

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[1] - Référence à la réplique de Jean Gabin dans le film de Claude Autant-Lara d’après Marcel Aymé La traversée de Paris. Salauds de pauvres est également le titre de l’ouvrage (Gutenberg 2006) fondateur de l’association Salauds de Pauvres de Jacques Deroo, directeur des Chalets de l’espoir (Ivry sur Seine). http://www.salaudsdepauvres.com/ -

[2] - Karl Polanyi, économiste d’origine hongroise (1896-1964)  La Grande transformation,(1944)  Gallimard, 1983, p.114.

[3] - On notera qu’une récente étude constate que dans les pays nordiques (Finlande, Suède), la protection sociale assure une redistribution sociale plus importante. Mais « dans les pays du sud de l’Europe, la protection sociale s’étant généralisée plus tardivement, notamment à cause de l’importance des solidarités familiales, les transferts sociaux (hors pensions) restent d’un niveau très faible et sont donc globalement très peu redistributifs » (Connaissance de l’emploi, Centre d’études emplois n°36, nov. 2006). Autrement dit, le déclin tardif des solidarités familiales dans les pays du Sud de l’Europe n’a pas incité les pouvoirs publics à organiser une solidarité d’Etat.

[4] - On appelle seuil le niveau d’une variable (ou d’une certaine valeur) au-delà duquel des anomalies – ou effets de seuil - se développent. En fonction des cas de figure, on recherchera ou évitera ces effets de seuil.

[5] - Soit le montant du seuil de pauvreté - le montant du RSA taux plein arrondi à 448 euros = solde représentant 62 % du salaire versé x par 100/62.

a) 700 – 448 = 252 x 100/62 = 406,4

b) 900 – 448 = 452 x 100/62 = 729

[6] -  Denis Clerc, membre de la Commission présidée par Martin Hirsch en 2005 sur le RSA, Alternatives économiques n°272, sept. 2008.

[7] - Jean Gadrey, Observatoire des inégalités et blog. 2008.